2016 : Année de primaires présidentielles

Aux Etats-Unis comme de notre côté de l’Atlantique, 2016 est l’année des primaires en vue de désigner les candidats aux élections présidentielles. Nouveau Président assuré aux Etats-Unis, compétition plus incertaine en France, mais avant cela il faut choisir les candidats de chaque camp.

 

Sur quatre circuits de désignation, deux connaissent un véritable suspense, un est de pure forme et le dernier n’aura pas lieu, peu importe que ce soit prévu dans les statuts du parti en question.

 

Les deux scrutins à suspense sont ceux des Républicains. Aux Etats-Unis, Donald Trump, le spécialiste des phrases outrancières au vocabulaire limité, caracole en tête des sondages, catalysant toutes les colères de l’Amérique profonde qui déteste Washington et a le sentiment qu’on lui a volé son rêve américain.

 

Donald Trump,  c’est le champion des américains isolationnistes et anti-immigration, qui sont contre l’Etat fédéral et ses impôts, et pour les libertés individuelles. Mais Donald Trump va loin, très loin dans ses propos au risque d’effrayer les Républicains les plus modérés qui estiment qu’un tel candidat ne pourra pas l’emporter le 4 novembre.

 

En France deux favoris s’affrontent, deux poids lourds de la droite, adversaires ou partenaires au gré des circonstances depuis plus de vingt ans. Alain Juppé et Nicolas Sarkozy étaient ministres ensemble de 1993 à 1995, ennemis pour la présidentielle de 1995, en 2002 Sarkozy devint Ministre alors que Juppé était président de l’UMP, puis Juppé fût Ministre du Président Sarkozy.

 

Aujourd’hui les deux rêvent d’en découdre, cette primaire est la lointaine réplique du déchirement de la droite entre balladuriens et chiraquiens, et elle porte en elle les mêmes risques de fracture de la droite que la fondation de l’UMP en 2002 avait, croyait-on, définitivement écartés.

 

Les deux le savent, cette occasion est unique pour eux. Juppé mise tout sur 2017, être candidat en 2022 n’est pas envisageable, son temps sera fini. Pour Sarkozy, lui qui a déjà été Président mais surtout qui a déjà perdu le pouvoir présidentiel, un nouvel échec entérinerait définitivement son incapacité à relancer cette dynamique prodigieuse qui de 2002 à 2007 l’avait propulsé au pouvoir sans accroc sérieux.

 

Côté primaire de pure forme, celle des Démocrates semble être un triomphe annoncé pour Hilary Clinton. Populaire, expérimentée, soutenue par de nombreux ténors et disposant de moyens financiers colossaux, elle ne semble pas avoir d’adversaires sérieux. Son positionnement politique lui permet de s’adresser à tous les électeurs d’Amérique, elle est en phase avec l’Amérique moderne des villes, des minorités ethniques et des femmes. A la différence de Donald Trump elle semble pouvoir faire l’union dans son camp et mobiliser tout l’électorat démocrate le 4 novembre.

 

Même ses deux adversaires ne trouvent pas véritablement d’angles d’attaques. Elle est consensuelle, ce sera peut-être un problème lorsqu’elle sera Présidente mais pour la primaire c’est un avantage certain.

 

Enfin une primaire est passée à la trappe. Celle qui est prévue par les statuts du parti socialiste, statuts qui ne prévoient en aucun cas une exonération de primaire pour le Président sortant fusse-t-il socialiste. En 2011 François Hollande lui-même indiquait que s’il était Président de la République il y aurait une primaire pour la présidentielle de 2017.

 

Quoiqu’il en soit 2016 apportera sa moisson de scrutins riches d’enseignements et de conséquences

 

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