Les élections régionales

 Les élections régionales de 2021 sont, avec les élections départementales, le dernier rendez-vous démocratique majeur avant  l’élection présidentielle de 2022. En plus de prendre le pouls de l’opinion, celles-ci devraient nous éclairer sur l’évolution des enjeux et interrogations politiques  apparus lors des dernières échéances électorales (européennes, municipales et communautaires). 

Quelles couleurs politiques teinteront nos treize régions métropolitaines et nos cinq régions ultra-marines ? Les socialistes et les écologistes réussiront -ils à constituer des listes d’union dès le 1er tour et non à s’y résoudre par défaut dans l’entre-deux tours ? ? Quid du parti présidentiel, dont les médias prédisent, de nouveau, la débâcle politique ? La pandémie et l’abstention croissante entraîneront elles le retour du débat autour du vote par correspondance ? Reste qu’à ce jour, une question conditionne la réponse à toutes les précédentes : à quelles dates se tiendront les élections régionales et dans quelles conditions ?

Après l’abrogation en 2013 de la réforme des collectivités territoriales votée sous le président Nicolas SARKOZY, censée remplacer les conseillers généraux et régionaux par des conseillers territoriaux siégeant simultanément aux conseil régional et général, le président François HOLLANDE décide d’impulser un redécoupage territorial en vue d’une meilleure lisibilité du maillage administratif affublé ironiquement de « millefeuille territorial ».

La loi relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales entre en vigueur le 16 janvier 2015, faisant passer de 22 à 13 le nombre de conseils régionaux.. Depuis lors, dans le cadre des élections régionales, les Français doivent élire tous les 6 ans les conseillers de 13 régions métropolitaines :

• Auvergne-Rhône-Alpes
• Bourgogne-Franche-Comté
• Bretagne
• Centre-Val de Loire
• Corse
• Grand Est
• Hauts-de-France
• Île-de-France
• Normandie
• Nouvelle-Aquitaine
• Occitanie
• Pays de la Loire
• Provence-Alpes-Côte d’Azur

 

Ainsi que de 5 régions ultra-marines :

 

  • Guadeloupe, La Réunion et Mayotte, qui ont gardé un statut de département mais détiennent les mêmes compétences que les régions ;
  • et la Martinique et la Guyane, qui ont un statut de collectivité unique et cumulent elles aussi les compétences des départements et des régions.

 

Concernant le mode de scrutin, celui-ci n’a pas changé depuis la loi du 11 avril 2003. Les candidats aux élections régionales s’affrontent dans le cadre d’un scrutin de liste à deux tours, avec représentation proportionnelle à la plus forte moyenne, se combinant avec une prime majoritaire. Dans le cas où une liste l’emporte dès le premier tour, celle-ci empoche un quart des sièges, les autres sièges étant répartis selon la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés. Néanmoins, si aucune liste n’obtient la majorité absolue, un second tour est organisé auquel seules les listes ayant obtenu plus de 10 % des suffrages lors du premier tour sont alors autorisées à participer. Il est leur est également possible de fusionner avec une liste ayant obtenu au moins 5 % des suffrages. La répartition des sièges se fait alors à la majorité des suffrages.

La région a pour mission de contribuer au développement économique, social et culturel du territoire au niveau régional. C’est l’article L 4221-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT), telle que modifié par la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) du 7 août 2015 qui fixe plus précisément ses compétences : « Le conseil régional a compétence pour promouvoir le développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique de la région, le soutien à l’accès au logement et à l’amélioration de l’habitat, le soutien à la politique de la ville et à la rénovation urbaine et le soutien aux politiques d’éducation et l’aménagement et l’égalité de ses territoires, ainsi que pour assurer la préservation de son identité et la promotion des langues régionales, dans le respect de l’intégrité, de l’autonomie et des attributions des départements et des communes ».

 

Depuis la loi NOTRe et la réforme territoriale, les différentes collectivités ont dû s’adapter à cette nouvelle répartition des compétences en revoyant leur modus vivendi. S’il semble aujourd’hui bien rétabli d’un point de vue fonctionnel, il reste peu clair pour les citoyens. Ainsi, une étude commandée par le Sénat à l’institut de sondage CSA et rendue en juin 2020 indique que 65% des Français jugent la répartition des rôles et des compétences peu lisible. C’est probablement la raison pour laquelle le rapport DEBRE préconisait la tenue d’une campagne pédagogique sur les compétences des collectivités régionales et départementales pour faciliter la participation aux scrutins.

 

Au niveau politique, quels enseignements tirer du précédent scrutin de décembre 2015 ?

Fort de ses précédents succès aux scrutins régionaux (il était à la tête de 23 régions entre 2004 et 2010), mais confronté à des difficultés politiques et à la méfiance grandissante de l’opinion publique, l’enjeu était de taille pour le Parti Socialiste à l’approche de la présidentielle de 2017.


S’il semble avoir « limité la casse », emportant 6 régions dont 5 métropolitaines, il est clair que la réforme territoriale et l’abaissement du nombre de régions a atténué visuellement sa défaite. En effet, une analyse plus profonde rend compte de sa faillite politique lors des élections régionales de 2015 : de 1119 conseillers au cours du mandat 2010-2015, ils passent à 547, laissant la droite empocher 789 sièges contre 460 en 2010.

La droite, quant à elle, sort vainqueur de cette élection. Son parti-phare, Les Républicains, créé quelques mois avant l’élection (en mai) administre près de 68,2 % de la population et préside aux destinées de 7 régions à l’issue des deux tours. Ainsi, l’ancien député-maire du Puy-en-Velay et tête de la liste d’union LR-UDI-MoDem Laurent WAUQUIEZ ravit à la gauche la nouvelle région rassemblant l’ Auvergne et le Rhône-Alpes qu’elle présidait jusqu’alors, lui permettant de conforter sa position au sein de son parti malgré des prises de position qui dérangent.

Dans la même veine, Les Républicains prennent aux socialistes la région Ile-de-France (Valérie PRECRESSE détrônant Jean-Paul HUCHON, en place depuis 1998) et les Hauts-de-France, région regroupant la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, où Xavier BERTRAND pousse le très influent Daniel PERCHERON vers la sortie après une quinzaine d’années de mandat).

 

Ce scrutin des élections régionales de 2015 est surtout marqué par la progression continue du Front National. Le parti frontiste et sa présidente Marine LE PEN se voient, à l’issue du premier tour, en tête de 6 régions métropolitaines : Hauts-de-France (40,6 %), PACA (40,5 %) , Grand Est (36,1 %), Occitanie (31,8 %) etc. Bien que disposant de davantage de conseillers régionaux par rapport à 2010 (118 en 2010 pour 358 en 2015), le Front National, n’a toutefois pas transformé l’essai du premier tour et ne parvient à s’emparer d’aucune région.

 

Un autre des faits marquants de ce scrutin est la nette diminution de l’abstention entre premier et second tours. Si près d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé au premier tour (50,09% de participation), à la tendance se renverse nettement au second tour, marqué par un taux de participation à 58, 53 %, soit une mobilisation de plus de 4 millions d’électeurs supplémentaires par rapport au premier tour. Toutefois, le Front National confirme sa substantielle progression en même temps que se confirme l’installation d’un tripartisme dans la vie politique française.

 

C’est le front républicain qui a joué à plein, entrainant bon nombre d’électeurs de gauche vers des candidats de droite pour faire barrage au Front national. Ainsi, selon l’Observatoire des radicalités politiques de la fondation Jean JAURES, 70 % des électeurs du Parti Socialiste ont accordé leur voie à Xavier BERTRAND, au second tour de l’élection. Dans la région PACA, c’est 65% des électeurs du PS et 62 % des électeurs de la liste EELV – Front de Gauche qui ont donné leur voix à Christian ESTROSI, face à Marion MARECHAL. 

 

Au final, ces élections régionales de 2015 n’ont fait que confirmer la tendance électorale dessinée lors des précédents scrutins électoraux du quinquennat de François HOLLANDE. Comme lors des élections européennes, municipales, départementales, le Parti Socialiste sort fragilisé de ces élections et semble impuissant à sortir cette impasse électorale avant la présidentielle de 2017.

A la gauche de la gauche, les forces politiques telles que le Front de Gauche, le PCF ou EELV ne profitent pas encore de l’opprobre électorale jetée sur le PS. Lorsqu’il se présente seul en 2015, le Front de Gauche n’atteint pas les 5 % dans 5 régions : Grand Est (3,1 %), Pays de la Loire (3,3 %), Bretagne (3,7 %), Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (4,9 %), Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire (4,6 %). Des scores loin des tours de vis réalisés au même moment par leurs voisins (idéologiques, politiques et géographiques) grec et espagnol, SYRIZA et PODEMOS.

Enfin, si le parti Les Républicains peut se targuer d’être sorti vainqueur de cette élection, aucun réel leadership ne s’est dégagé de son état-major dans la perspective de l’élection présidentielle et ce malgré le retour sur le devant de la scène politique de Nicolas SARKOZY. Le match pour prendre la tête de l’opposition de droite pour l’élection présidentielle reste ouvert.

 

Ballotées par le contexte sanitaire qui rend la date de leur tenue incertaine, les élections régionales 2021 font office de test grandeur nature pour les partis politiques souhaitant sonder leur popularité avant de sauter dans le grand bain de l’élection présidentielle.

 

Si de nombreux élus restent discrets quant à leurs intentions et se préparent à des « campagnes éclair », fortement digitalisées plutôt que de terrain, certains prennent les devants et se déclarent candidat, telle Audrey PULVAR en Île-de-France, à gauche. La candidature de l’adjointe d’Anne HIDALGO à la mairie de Paris pourrait faire office de rampe de lancement afin de préparer le terrain à une éventuelle candidature de l’édile parisienne à la présidentielle de 2022.

 

La compétition sera rude puisqu’en face, Valérie PECRESSE appuiera son bilan auprès des électeurs franciliens pour l’emporter à nouveau et se replacer à droite en vue de l’élection présidentielle. Elle bénéficie, de plus, du soutien large de l’équipe de conseillers régionaux en place, ce qui à ce stade reste complexe pour la candidate de la gauche. 

Dans cette même optique de la présidentielle, Valérie PECRESSE devra garder un œil sur Xavier BERTRAND, actuel président de la région Hauts-de-France, et Laurent WAUQUIEZ qui essaieront eux aussi de conserver leur fauteuil et d’accroître leurs auras de présidentiables pour prendre le leadership de la droite à l’aube de 2022.

 

Les candidats aux élections régionales auront cependant fort à faire face à la montée du vote écologiste et de son parti cadre : EELV, auréolé de plusieurs succès (Bordeaux, Grenoble, Strasbourg, Poitiers) lors des élections municipales de 2020.

Ainsi ce scrutin revêt-il une importance toute particulière tant pour ses élus et candidats que pour les observateurs désireux de savoir si les résultats de mars 2020 n’étaient qu’un épiphénomène ou bien la construction d’une nouvelle dynamique durable dans le paysage politique français.

 

Il apparaît dans les premiers sondages publiés que les candidats d’EELV font bonne figure dans certaines régions, notamment dans les Pays de la Loire où le candidat pressenti pour mener une alliance de la gauche sous la houlette d’EELV, l’ex-marcheur Matthieu ORPHELIN, est crédité de 29 % des intentions de votes, devant l’ancien Ministre de l’Écologie François de RUGY, crédité de 22 % et pressenti pour prendre la tête de liste de la majorité présidentielle dans cette région.

 

Concernant la République en Marche, l’enjeu est de taille. Le parti a raté son implantation locale, ce qui a été fortement relevé lors des dernières échéances municipales, et souhaite se rassurer avant 2022. Cependant plusieurs cadres du parti présidentiel et notamment des ministres ont déjà refusé de prendre la tête de listes.

 

Ainsi Jean-Michel BLANQUER, à qui l’on a proposé l’Ile-de-France et qui avait accepté d’esquisser pour cette région le projet de campagne, a décliné au profit de Laurent Saint-Martin ; Frédérique VIDAL, néophyte en matière électorale, n’ira pas se frotter au très expérimenté – et Macron-compatible – Christian ESTROSI dans la région PACA. En revanche, une région gouvernée par la gauche telle que la Nouvelle-Aquitaine attise les convoitises : Alain ROUSSET pourrait avoir à faire à l’actuelle secrétaire d’Etat Geneviève DARRIEUSECQ ou au ministre Jean-Baptiste DJEBBARI.

 

Le RN s’est également mis en ordre de marche, avec l’idée d’être prêt quelle que soit la date finalement choisie pour les élections régionales. Fin janvier, il dévoilait le nom de 7 têtes de listes, dont la région Nouvelle-Aquitaine mais aussi Pays de la Loire, où c’est un eurodéputé RN et cofondateur d’un micro-parti avec un ancien membre de LFI qui sera aux manettes.

 

Que fera, enfin, le parti socialiste ? Coincé entre les écologistes et l’extrême-gauche, elle devra capitaliser sur le bilan des présidents des régions qui sont restées à gauche (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Bretagne, Bourgogne et Centre Val-de-Loire) et tirer toutes les leçons utiles des élections municipales pour dessiner un programme efficace.

Malgré toutes les inconnues qui subsistent, l’organisation et l’anticipation demeurent les maîtres-mots de toute campagne électorale. Comme le conclut la fable de La Fontaine, rien ne sert de courir, il faut partir à point !

 

Commencer à préparer sa stratégie de campagne pour les élections régionales de 2021 dès la fin de l’année 2020 permet de travailler très en amont sur le terrain, sur des circonscriptions très (certains pensent « trop ») vastes. S’appuyer sur un logiciel de campagne, comme PREVIOO, présente ici un réel avantage organisationnel : accessible en ligne, à tout moment, par tous les membres de l’équipe de campagne, il permet à la fois de planifier, exécuter et rendre compte des actions de campagne. En d’autres termes, il facilite la communication entre les membres de l’équipe et optimise le temps très court dont vont disposer les candidats pour faire campagne.

 

La constitution des listes, devant être représentatives à la fois de la grande région et de ses départements, est un travail d’équilibriste qui doit être entamé très en amont, d’autant que nombre de candidats devront mener les 2 campagnes (départementales et régionales) de front, ce qui n’ira pas sans casse-têtes logistiques. Elles devront allier notoriété globale et locale, sensibilités politiques diverses et réserver autant de place aux anciens élus et aux nouveaux venus… et bien sûr, prendre en compte l’obligation légale de parité.

 

L’analyse électorale est ici un atout : en prenant en compte plusieurs cycles électoraux sur une circonscription donnée, l’analyse objective le choix des candidats comme des priorités du programme. Reste qu’elle prend du temps et exige un certain savoir-faire. Pourquoi ne pas la confier à des experts ?

 

Reste encore la question des supports de communication.

 

Déjà entrées dans l’ère du digital, les campagnes électorales des prochaines élections régionales pourraient confirmer une tendance lourde : celle de la campagne en ligne… certains diront « hors sol », tant il est vrai qu’on ne peut pas convaincre aussi bien en ligne que sur le terrain.

Le site internet est, depuis maintenant une quinzaine d’années, la vitrine incontournable de toute liste. La communication digitale, en particulier politique, ne s’improvise pas et nécessite de former son équipe et de savoir l’informer utilement.

De même pour la vidéo, qui bien réalisée et livrée au moment opportun, peut convaincre une partie de votre électorat. Plebiscit est à même de vous aider, tant en ce qui concerne la formation de vos équipes qu’à la  conception et l’animation de vos campagnes digitales.

 

Quant aux supports plus classiques, hors les traditionnels supports relevant de l’article R. 39 du code électoral, leurs réalisation demandera une préparation très en amont pour pouvoir être efficacement distribués : il s’agira non seulement de diffuser un message unique sur toute la région, mais aussi de l’adapter aux particularités locales. Aussi, dans leur conception comme dans leur rédaction, il peut être opportun de faire appel à des spécialistes de la communication politique qui, grâce à leur objectivité et leur expérience, maximiseront votre connaissance du terrain.

 

C’est la méthode que nous privilégions chez Plebiscit : une relation gagnant-gagnant, basée sur la confiance réciproque et la mutualisation des compétences de l’équipe de campagne et de notre équipe de professionnels.

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