Les élections départementales de 2021 en France

Les élections départementales de 2021, c’est « le » grand test avant les élections présidentielles et législatives de 2022. Baromètre politique et électoral, elles seront aussi un test pour plusieurs tendances observées lors des dernières élections : les candidats au Conseil départemental vont-ils résister au dégagisme ? Les partis écologistes vont-ils transformer l’essai marqué aux élections municipales de 2020 ? Le parti présidentiel, La République en Marche, va-t-il enfin se révéler comme un outil politique ? Les candidats de tous bords vont-ils afficher leur étiquette politique ou, comme en 2020, les listes « Divers », sans apposition du logo de parti, vont-elles être légion ?
Au-delà des tendances à confirmer, ces prochaines élections départementales sont encore soumises à plusieurs inconnues : à quelles dates auront-elles lieu ? Seront-elles ou non couplées aux élections régionales (question à laquelle la réponse peut entrainer un changement radical de stratégie tant pour les partis, que pour les candidats et leurs équipes de soutiens et militants) ? Et surtout, dans quel contexte sanitaire vont-elles se tenir (une autre question dont la réponse va changer la face de votre stratégie de campagne).

En 2015, les élections départementales se tiennent les 22 et 29 mars et renouvellent l’ensemble des conseils départementaux en France métropolitaine sous une nouvelle formule. En effet, jusqu’à cette date, on parle d’élections cantonales et on élit un représentant par canton.

 

La réforme issue de la loi du 17 mai 2013 a modifié cet état du droit législatif en proposant de fusionner les cantons (redécoupage effectué en 2014) et de proposer une élections par binômes, impérativement composés d’une femme et d’un homme. Si le nombre total de conseillers départementaux (ex conseillers généraux) élus in fine ne change pas, ils sont désormais élus « deux par deux » et doivent mener campagne ensemble, de même qu’ils devront ensuite conduire leur mandat de conseillers départementaux ensemble.

 

Le mode de scrutin est donc devenu binominal, mais reste à deux tours. Pour remporter le scrutin dès le premier tour, le binôme de candidats d’un canton donné doit remporter la majorité absolue des voix (soit la moitié plus une) représentant un quart au moins des électeurs. Si aucun des binômes de candidats ne l’atteint, un second tour est organisé, auquel les binômes ayant obtenu au premier tour au moins 12.5% des voix (sur les électeurs inscrits sur son canton) peuvent se présenter ainsi que le binôme suivant, voire les 2 suivants, y compris si leur score est inférieur. Cette souplesse offerte par le code électoral permet de compenser l’effet de l’abstention, souvent importante et fait le lien avec l’état du droit électoral de 2010, où le seuil était fixé à 10%. Est élu au second tour le binôme qui obtient la majorité relative (soit le plus grand nombre de voix).

 

Si l’on peut regretter que cette réforme a pu perturber la perception, jusqu’alors très claire, des citoyens et des électeurs de cette institution restée inchangée depuis le XIXe siècle (et d’un point de vue territorial, pour 60% des découpages cantonaux, ils n’avaient pas été modifiés depuis lors !), elle a au moins eu le mérite de faire émerger davantage de femmes au niveau départemental, dont certaines se présenteront en 2021 comme têtes de listes sur leur département, fortes de leurs compétences et de leur notoriété acquises au cours de leur mandat 2015-2021.

 

Une autre conséquence du renouvellement imposé aux partis politiques par cette réforme, c’est l’abaissement de l’âge moyen des candidats, passant de 53 ans en 2008 à 51 en 2015. Cela n’a toutefois pas impacté l’âge moyen des candidats élus, qui continue de tourner autour de 50 ans.

En revanche, cette réforme a limité les vocations de manière mécanique puisqu’en divisant de moitié le nombre de circonscriptions électorales, on a constaté une baisse du nombre de candidats au scrutin (4.4 par canton en 2015, contre 4.7 en 2008).

 

D’un point de vue politique maintenant, quels sont les principales conclusions de l’élection départementale de 2015 ?

 

Tout comme les prochaines élections départementales de 2021, les départementales de 2015 étaient considérées comme des élections intermédiaires avec des inconnues supplémentaires : les effets de la réforme, comme on vient de le voir ; mais aussi la possibilité de « sonder » les électeurs tant au niveau local qu’au niveau national.

 

A deux ans de la fin de son mandat, le Président HOLLANDE et son équipe en scrutaient la campagne comme le résultat, en en faisant le point de bascule de toute stratégie électorale à venir pour la nouvelle échéance présidentielle.

 

Las, le résultat a été très net, et en aucun cas favorable à la gauche traditionnelle : elle ne parvient à conserver qu’un tiers seulement des départements (24 pour le PS, 1 pour le PCF, 3 pour le PRG et 2 pour les DVG) et 1 600 élus au total (dont 64 élus dès le premier tour). Pour rappel, jusqu’en 2015, la gauche détenait 61 conseils généraux. Ce mauvais résultat n’est pourtant pas si surprenant au vu du contexte national (un président HOLLANDE malmené à l’intérieur de son parti et par un contexte sécuritaire – attentats – classiquement plus favorable à la droite) et ne fait que confirmer le résultat des élections municipales de l’année précédente. Malgré tour, la gauche atteint à la majorité des suffrages nécessaires à l’élection au 1er tour dans plusieurs départements : l’Ariège avec 72,3 %, les Hautes-Pyrénées (61,3 %), le Lot (60,8 %), la Haute-Corse (57,5 %), la Haute-Vienne (51,3 %), le Gers (50,8 %) et enfin la Haute-Garonne (50,4 %).

 

Quant au Front National, s’il a emporté bon nombre de suffrages sur toute la France au premier tour, ce qui lui a permis d’être présent au second tour dans plus de 1 100 cantons, il n’a toutefois pas réussi à concrétiser au second tour, n’obtenant aucun exécutif départemental et ne parvenant à faire élire qu’une soixantaine de conseillers sur l’ensemble des nouvelles circonscriptions.

 

C’est bel et bien l’UMP (aujourd’hui Les Républicains) qui tire son épingle du jeu électoral de 2015, avec 2 427 élus au total dont plus de 200 au premier tour, l’obtention de la majorité absolue dans les départements de la Haute-Savoie, des Hautes-Alpes, de la Vendée et des Hauts-de-Seine ; et au final, l’exécutif de 66 conseils départementaux. D’un point de vue de la gouvernance des exécutifs départementaux, 2015 est plus qu’une alternance : un véritable revirement de situation. En effet, avant 2015, un peu plus de 60% des conseils généraux étaient gérés par la gauche et 40% par la droite. Après mars 2015, c’est tout l’inverse : presque 70% des conseils départementaux sont passés aux mains de la droite (c’est le cas des Pyrénées-Atlantiques, gagnées par le centriste Jean-Jacques LASSERRE ; des Deux-Sèvres gagnées par l’UMP Gilbert FAVREAU ; du Nord et de l’Oise, remportées par les UMP Jean-René LECERF et Edouard COURCIAL ou encore de l’Eure, dont l’ex-UMP et néo LREM Sébastien LECORNU a pris la tête, après sa victoire aux municipales dans la ville de Vernon en 2014 et avant de connaître le destin national qu’on lui connait depuis. Seuls 30% des conseils départementaux sont restés à gauche (notamment en Nouvelle-Aquitaine, la Dordogne, les Landes et la Gironde par exemple ; ou la région Occitanie avec le Gard ou l’Hérault).

 

Un point important, et qui risque se retrouver amplifié en 2021 : les triangulaires. Des observateurs ont pu démontrer que ces « bêtes noires » des équipes de candidats étaient un facteur important d’augmentation de la participation au second tour de scrutin. On a pu constater en effet que si un duel de binômes entrainait une participation moyenne d’environ 45%, la triangulaire voyait en général une participation autour de 55%, soit environ 10 points de plus, avec en parallèle un nombre 2 fois moins élevé de bulletins blancs et nuls que pour un duel.

Attention toutefois à ne pas tirer de conséquences trop hâtives sur les reports de voix : non, un électeur des Verts ne reportera pas forcément sa voie vers le binôme de gauche au second tour ; de même qu’un électeur Front national du premier tour ne maintiendra pas forcément son vote au second tour du scrutin.

 

En cela, les élections départementales de 2015 sont d’ailleurs peut-être les prémices des élections présidentielle et législatives de 2017 : c’est là que, pour la première fois, on a pu constater un tel éclatement des voix sur autant d’offres partisanes différentes, surtout au premier tour mais aussi au second. Si l’on ne voyait pas encore l’émergence du nouveau centre-droit et encore moins celle de la nouvelle extrême-gauche, l’on a pu constater en revanche la consolidation de l’offre de l’extrême-droite qui a gagné en 2015, sur ce scrutin départemental comme sur celui des élections régionales de décembre, ses premiers véritables succès.

 

Quelques grandes tendances ont néanmoins pu servir de trame de modélisation des reports de voix. Ainsi :

  • La grande majorité des électeurs ayant voté aux 2 tours de scrutin des élections départementales de 2015 ont maintenu leur choix
  • Les électeurs de droite, au second tour, maintiennent leur vote à droite dans 99% des cas face à un candidat de gauche et à 93% face à un candidat FN. Face à un duel gauche/FN, les électeurs de droite votent majoritairement pour le binôme de gauche (un peu moins de 60%), un tiers pour le binôme frontiste et 15% environ s’abstiennent.
  • Les candidats de gauche bénéficient d’un meilleur report face à un candidat FN qu’à un candidat de droite. Confrontés à un duel droite/FN, le choix de l’électeur de gauche au second tour de scrutin se reportera davantage sur le candidat de droite (pour un peu moins de 70% d’entre eux, les 30% restant préférant s’abstenir).

 

Reste que le point le plus marquant de ces élections de 2015 est l’abstention, atteignant la moitié des électeurs inscrits au 1er comme au 2e tour. A titre de comparaison, lors des cantonales de 1982, la participation avait atteint les 70% ! Quel profil ont ces abstentionnistes ? Des jeunes (66% d’abstention chez les 18-34 ans), des employés ou ouvriers (56%), et davantage à gauche qu’à droite (47 contre 33%). On note aussi, de manière classique, que la participation est plus faible au 1er tour qu’au second.

Véritable test pour tous les partis, on peut distinguer entre ceux qui cherchent à tester leur nouvel électorat sur une élection de grande ampleur (LREM, les Verts), ceux qui vont se servir des élections départementales et régionales de 2021 pour remobiliser leur base en vue de 2022 (LR, FN) et ceux, enfin, qui vont sonder les effets d’ajustements de leurs programmes et alliances auprès de leurs militants et sympathisants (PS, en particulier).
Alors que le parti présidentiel, s’il a « sauvé les meubles » aux élections européennes, n’a pas brillé aux élections municipales, il sera l’objet de toutes les attentions particulièrement en amont des scrutins présidentiel et législatifs de 2022. Va-t-il présenter des listes dans tous les départements ou s’effacer en soutenant plus ou moins officiellement des candidats déjà bien établis en circonscription ? Va-t-il s’engager davantage sur ce scrutin ou celui des régionales ? Va-t-il mener campagne commune pour ces deux scrutins qui auront lieu en 2021 ou les différencier en fonction des enjeux locaux ? A cette heure, les stratégies ne sont encore que des options qui attendent d’être validées dès la date de chacune de ces élections définitivement connue.
A droite, on attend ce scrutin de pied ferme : traditionnellement bien implantée dans les départements ruraux, les conseillers départementaux en place sont bien placés pour être réélus, sauf si l’expression d’un dégagisme, déjà éprouvé en 2017 mais cette fois aux dépens de ces mêmes candidats de droite, refait son apparition.


A gauche, ce sera bien souvent l’esprit de revanche qui animera les binômes de candidats. Beaucoup ont vu, au travers des élections législatives partielles et des élections municipales, que le travail de terrain payait plus que toute autre forme d’action de campagne. Un avantage certain pour les partis de gauche dont les militants sont traditionnellement plus impliqués et plus actifs qu’à droite. Néanmoins, sans accord clair dès le 1er tour, la gauche traditionnelle risque être minée par l’éparpillement des voix et ne pas pouvoir passer le seuil des 12.5% pour pouvoir défendre ses chances au second tour de scrutin.


C’est probablement pour les écologistes que cette prochaine échéance à le plus valeur de test avant les présidentielles : quel programme pour « parler » au plus grand nombre d’électeurs ? Quelle organisation, quelle base militante et électorale ? Quels outils pour ces derniers ? Forts de leurs beaux succès aux élections municipales, les écologistes semblent impatients d’en découdre sur le terrain, y compris avec leurs anciens alliés de gauche, quitte à provoquer des triangulaires dont ils ne sont pas certains de sortir victorieux.


Et l’abstention ? Si l’on reprend les derniers scrutins, à part les dernières européennes qui ont, à la surprise générale, mobilisé davantage qu’à l’habitude et font clairement figure d’exception, l’abstention sera bel et bien le candidat favori de ces prochaines élections départementales. Le rapport DEBRE, commandé par le gouvernement pour gérer ces élections qui se tiendront dans un contexte sanitaire particulier, préconisait en ouverture de mener une campagne pédagogique auprès des citoyens sur les compétences des exécutifs départementaux comme régionaux, afin de mobiliser davantage de citoyens. Manœuvre électorale visant à donner plus de moyens au pouvoir en place par un biais détourné ou véritable prise de conscience de l’ancien président du conseil constitutionnel et de son équipe du danger qui guette les candidats ? Il n’y a pour l’instant pas encore de réponse du gouvernement quant aux préconisations de ce rapport qui nous semblent, à nous qui sommes à la fois proche des élus, des candidats et des citoyens, une nécessité absolue.

Les équipes de Plebiscit et Previoo sont déjà engagées auprès de plusieurs candidats conseillers départementaux, que ce soit à l’échelle du groupe entier au niveau du département ou sur des missions de conseil individuel.


Il est évident que malgré toutes les inconnues qui subsistent, l’organisation et l’anticipation demeurent les maîtres-mots de toute campagne électorale. Comme le conclue la fable de La Fontaine, rien ne sert de courir, il faut partir à point ! Commencer à préparer sa stratégie de campagne pour les élections départementales de 2021 dès la fin de l’année 2020 permet de travailler très en amont sur le terrain, en toute efficacité.

Un exemple, sous forme de cas d’étude, de nos services aux binômes de candidats et aux groupes politiques dans le cadre de ces prochaines élections :

– En termes de conseil, nos consultants en communication et stratégie politiques se basent à la fois sur l’analyse du socle électoral de chaque canton sur un cycle de plusieurs élections (des départementales de 2015 jusqu’aux municipales de 2020), en affinant jusqu’au niveau du bureau de vote ; ainsi que sur un entretien approfondi avec le candidat tête de liste et son directeur de campagne.
Dans ce cadre, nos consultants s’engagent à l’exclusivité sur toute la circonscription électorale et, comme chaque situation de conseil, à la plus grande confidentialité.


– En termes d’accompagnement terrain, nous offrons à la fois la possibilité de former vos soutiens, militants et équipes restreintes de campagne sur des situations très concrètes (porte-à-porte, tractage, organisation de meetings de campagne) ; et un outil pour leur faciliter la tâche : PREVIOO, notre logiciel de campagne 100% en ligne et 100% français. Les candidats aux élections départementales et régionales de 2021 bénéficieront d’ailleurs de la version 2.0 de notre logiciel, au design plus fluide mais toujours avec les options qui ont fait son succès : liste de tous vos électeurs, création de missions ciblées pour vos militants (porte-à-porte, collage d’affiches, …), possibilité d’éditer les mains courantes des comptes de campagne chaque jour, coffre-fort numérique et agenda pour voir les dates-clés. Tout cela de manière personnalisée puisque chaque membre de l’équipe bénéficie de son propre accès.

– En termes de supports de communication, enfin, notre équipes de graphistes, motion designers, web designers et développeurs, secondés par un réseau de photographes et vidéastes sur toute la France nous permet de couvrir chaque aspect de la campagne électorale. 05 64 88 01 72 Des supports officiels relevant de l’art. R39 du code électoral (affiches A1 et A3, bulletins de vote et professions de foi ou circulaires), aux vidéos de soutiens et au désormais inévitable site internet, nos équipes de graphistes sauront trouver le ton et les couleurs qui ressemblent à chaque candidat et mettront à profit leur expérience en matière de communication politique, acquise au travers des multiples élections politique, professionnelles et syndicales auxquelles ils ont participé depuis 2013.
Basées à Paris, Lyon et La Rochelle, opérant sur toute la France métropoli- taine et l’Outre-Mer (La Réunion, Guadeloupe), nos consultants en communication politique sont des experts de terrain qui savent se rendre disponible à tout moment pour vous aider à gérer vos relations presse et développer votre audience parmi vos futurs électeurs.

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