Les élections primaires en France

Importées du pays de l’Oncle Sam vers la France en 2011 , les primaires constituent le premier étage de la fusée décollant vers l’orbite présidentiel.  Organisées pour la première fois en France par le Parti Socialiste  en vue des élections présidentielles de 2012, elles assurent, pour un parti politique la désignation d’un candidat unique derrière lequel  tous les militants et/ou sympathisants  ayant participé au vote, conviennent de se ranger. Critiquées après les errements  des candidats qu’elles avaient investies lors de l’élection présidentielle de 2017, les primaires pourraient refaire surface en amont de l’élection présidentielle de 2022.

Parti seul à l’assaut de la Présidentielle, Xavier BERTRAND a d’abord provoqué l’ire dans son ancienne famille politique, Les Républicains, qui voit dans la tenue d’une primaire commune de la Droite et du Centre, la condition sine qua non pour espérer, sinon entrevoir, une victoire en 2022. C’est, d’une part, balayer un peu vite le résultat catastrophique de la primaire de 2016 qui avait vu émerger la candidature de François FILLON aux dépens, notamment, de celle de l’ancien Président de la République de Nicolas SARKOZY ; et d’autre part le résultat du scrutin des élections régionales de 2021 dans les Hauts-de-France qui a consacré le maintien de Xavier BERTRAND à la tête de sa région.

 

 

A gauche, Jean-Luc MELENCHON a d’ores et déjà annoncé sa candidature, lancé sa campagne et écarte l’idée de se ranger derrière une candidature commune. Néanmoins, l’idée d’une primaire rassembleuse,   désignant un candidat unique représentant le bloc social-écologiste (PS-EELV-Génération.S-Radicaux de Gauche) fait son petit bonhomme de chemin comme en témoigne, le succès relatif de la liste conduite par Carole DELGA en Occitanie, composée d’élus écologistes sécessionnistes d’EELV, de socialistes et de membres de la société civile marqués à gauche.

 

 

Définitivement enterrées ou prêtes à réémerger d’outre-tombe ? Seule certitude à l’heure actuelle,  le spectre des primaires  plane bel et bien sur la présidentielle de 2022.

 

Il y a encore quelques mois, la presse internationale du monde entier scrutait la primaire démocrate américaine. Fait moins connu, dans le camp adverse, Donald TRUMP aussi s’était soumis aux primaires de son parti.

 

Généralisé au XXe siècle afin de démocratiser le processus d’élection du Président américain, jugé trop élitiste, le système des primaires appartient à package de pratiques politiques s’étant importé en Europe depuis le Nouveau Monde.

 

 

Encore peu usitées en France, les primaires Démocrates et Républicaines sont en revanche de véritables institutions électorales  outre-Atlantique : débutant près de 2 ans  avant l’élection présidentielle, elles mobilisent des fonds colossaux pour permettre aux candidats se faire connaître médiatiquement  ainsi qu’une logistique dantesque pour arpenter les différents états américains à la recherche du soutien des délégués, des sympathisants et des militants selon que le mode de scrutin des États fédérés soit fermé, semi-ouvert ou ouvert.

 

 

En Europe, on trouve par exemple des primaires en Italie, pour la première fois en 2005

 

Décidés à battre Silvio BERLUSCONI, les partis de gauche se coalisent et recourent à une primaire afin de désigner le leader chargé de défier il cavaliere aux élections législatives de 2006.  Plus qu’un réelle compétition entre plusieurs leaders émergents, cette primaire avait pour finalité d’avaliser le leadership du Parti Démocrate italien et de sa figure de proue :  Romano PRODI. Et effectivement, le 16 octobre 2005, Romano PRODI, soutenu par les deux principaux partis de l’Unione (coalition des partis de Gauche italiens), emporte près de 75% des 4,3 millions de suffrages exprimés, devançant le candidat communiste Fausto BERTINOTTI. Cependant, loin du faste électoral américain, cette primaire à la sauce italienne n’a pas été réellement disputée et n’a pas donné lieu à une campagne marathonienne, le scrutin étant fixé nationalement sur une journée.

La fin de l’ère Mitterrand en 1995 rebat les cartes institutionnelles  et organisationnelles au sein du PS. Sans figure charismatique consensuelle à l’approche des présidentielles, base militante et dirigeants du Parti s’opposent et se scindent sur la tactique a adopter.

 

 

Jusqu’alors contenue et harmonisée dans les larges synthèses opérées lors des Congrès, la dissonance partisane structurelle du  Parti Socialiste (entre sa base militante et ses cadres dirigeants) s’intensifie lorsque Jacques DELORS refuse d’être candidat. Un match débute entre Henri EMMANUELLI, alors Premier Secrétaire du Parti, et Lionel JOSPIN, figure plébiscitée des sympathisants de gauche.

 

 

Si en 1979 François MITTERRAND avait emporté l’investiture du Parti au moyen de ses ressources partisanes, obtenant le retrait d’un ROCARD pourtant plus médiatique, le duel JOSPIN-EMMANUELLI tranché par un vote interne des militants en la faveur du premier consacre le glissement structurel du parti, qui devient peu à peu un parti d’opinion.

 

 

Durant le deuxième et dernier de mandat de Jacques CHIRAC, le Parti Socialiste, en pleine reconstruction depuis 2002, voit s’affirmer quelques figures telles que Laurent FABIUS, François HOLLANDE, Dominique  STRAUSS-KAHN, Jack LANG, sans pour autant qu’une seule ne s’impose aux autres. Renonçant à user de son statut de Premier Secrétaire du Parti pour forcer son investiture, François HOLLANDE laisse les adhérents choisir le candidat à l’élection présidentielle par le biais d’une primaire fermée, c’est-à-dire à laquelle ne pourront participer que les adhérents.

 

Dans ces conditions, s’organise une forme de « proto-primaire » socialiste française. Proto-primaire dans le sens où le vote interne de 2006 opposant Dominique STRAUSS-KAHN, Ségolène ROYAL et Laurent FABIUS, pose les jalons de la primaire de 2012. Bien que le vote soit strictement réservé et circonscrit aux seuls adhérents du Parti Socialiste et que tous les compétiteurs soient également membres et cadres du Parti, les modalités décrétées en amont de la campagne pour légitimer le vainqueur de ce duel à trois, dépassent le cadre militant.

 

Dans les quelques semaines précédant le vote et le lancement de la campagne interne, les adhésions au Parti Socialiste se démocratisent et gonflent numériquement, conformément au dispositif abaissant le prix de la cotisation d’adhésion au Parti, censé permettre une ouverture du scrutin aux sympathisants socialistes. Ce sont 100 000 nouveaux adhérents qui rejoignent les rangs du Parti Socialiste et se retrouvent détenteurs du fameux sésame électoral. Ils contribuent, en grande partie, à investir Ségolène ROYAL comme candidate du Parti Socialiste pour l’élection présidentielle de 2007.

 

Dans un rapport de 2008 encourageant et appelant de ses propres vœux à la tenue d’une primaire ouverte de gauche « à la française », le think-thank Terra Nova considère que la gauche est en quête d’identité et doit trouver dans le système des primaires un nouveau souffle relégitimant. C’est en ce sens que ces rédacteurs préconisent plusieurs propositions et dessinent les contours de la primaire de 2012. Adopté à 67 % par les militants en octobre 2009, le principe d’une primaire à scrutin ouvert à quiconque est âgé de plus de 18 ans, inscrit sur les listes électorales, prêt à signer une charte des valeurs et à s’acquitter d’une somme d’un euro, voit le jour. 

La primaire socialiste de 2011

 

Les différents partis de gauche (EELV, Front de Gauche, PCF, etc.)  ayant refusé de concourir à cette primaire pour s’élancer sous leurs propres étiquettes dans la course présidentielle, se présentent sur la ligne de départ Martine AUBRY, François HOLLANDE, Manuel VALLS, Ségolène ROYAL, Arnaud MONTEBOURG et Jean-Michel BAYLET, membre du Parti Radical de Gauche et seul candidat non socialiste.

 

Longtemps favori des sondages, comme en atteste un sondage réalisé en avril 2011 par Opinion Way-Fiducial qui le plaçait à 46 % des intentions de votes, Dominique STRAUSS-KHAN doit renoncer suite au scandale qui l’éclabousse à la mi-mai 2011.

Après quelques mois de campagne, et plusieurs débats télévisés où s’affrontent et tentent de se départager les différents candidats, le 9 octobre 2011, date du premier tour, près de 2, 6 millions d’électeurs participent à cette première primaire d’envergure dans l’Histoire politique française. En tête à l’issue du premier tour, François HOLLANDE et Martine AUBRY s’affrontent pour remporter l’investiture partisane. Le 16 octobre 2011, avec 56,57 % soit 1,6 millions d’électeurs sur les 2,8 millions, François HOLLANDE décroche l’investiture.

 

Dans une enquête qu’il consacre à la sociologie électorale de cette élection, à partir d’un échantillon de bureaux de vote observés, le politiste Julien AUDEMARD met en avant plusieurs particularités. 

 

D’abord, c’est un électorat plutôt âgé (majoritairement entre 51 et 71 ans)  qui s’est fortement mobilisé pour cette primaire citoyenne. Comparativement, les jeunes se sont nettement moins mobilisés.

 

Il apparaît ensuite une forte absence des milieux populaires, peu mobilisés par le scrutin, alors que cette primaire a suscité un plus fort engouement chez des sympathisants socialistes de gauche aisés sur les plans socio-économique et culturel.

AUDEMARD analyse ainsi que «  ces primaires ont comporté une dimension « censitaire » qui, de fait, n’a guère attiré les catégories d’électeurs jeunes et des milieux populaires . Lors de cette consultation, c’est donc essentiellement le noyau le plus stable de l’électorat de gauche qui s’est déplacé , c’est-à-dire les segments de la population les plus intégrés tant socio-professionnellement que politiquement ».

 

Le politiste affirme également que le vote s’est structuré en fonction des préférences partisanes  des barons socialistes locaux. Prenant l’exemple de Montpellier où l’iconoclaste Georges FRÊCHE, soutenait ardemment François HOLLANDE, AUDEMARD observe que celui qui allait être investi à l’issue de la Primaire, a profité de ce soutien de taille dans la cité héraultaise. De la même façon, Arnaud MONTEBOURG, troisième homme de la primaire, arrive en tête au premier tour dans son territoire de Saône-et-Loire en y recueillant plus de 50 % des suffrages exprimés au 1er tour.

 

Enfin, ce n’est pas sans poser quelques questions juridiques que ces primaires se sont tenues. Organisée par le PS,  elle a notamment interrogé sur la collecte de données qu’elle a généré.

Président du Sénat, membre de l’UMP, Gérard LARCHER questionnait en avril 2011 la légalité de ce dispositif inédit. En cause, la constitution de fichiers électoraux  recensant les électeurs de la Primaire et ouvrant la voie à de potentielles dérives comme du fichage politique, électoral ou le non-respect des droits attenants aux libertés individuelles.

 

La primaire d’Europe Écologie – Les Verts 

 

Bien moins médiatisée, l’intime primaire écologiste a pourtant constitué de facto la première primaire citoyenne ouverte puisqu’elle s’est déroulée en juillet 2011, soit près de 3 mois avant la primaire socialiste. 

 

Selon des principes similaires à ceux établis par le PS, elle ouvre le vote à tous les sympathisants de la cause écologiste. Pour participer, plusieurs conditions avaient été émises par le comité directeur en charge de son organisation : être âgé a minima de 16 ans, ratifier 2 chartes d’accord reprenant les principes défendus par EELV et les organisations affiliées à la primaire, s’acquitter d’une somme de 10€ et s’inscrire avant la date butoir du 10 juin 2011.

 

Le 29 juin 2011, au soir du premier tour,  25 437 votants tranchent entre les quatre candidats en lice à l’investiture écologiste : Nicolas HULOT, Eva JOLY, Henri STOLL et Stéphane LHOMME.

Qualifiés pour le second tour, Nicolas HULOT et Eva JOLY s’affrontent au second tour lors d’une campagne suffisamment virulente pour que la presse s’en fasse l’écho.

 

Le 12 juillet 2011, Eva JOLY est investie candidate EELV pour représenter le mouvement écologiste à l’élection présidentielle de 2011. Arrivée en tête avec 58,16 % des 22 869 voix de ce second tour, la magistrate devance le médiatique Nicolas HULOT qui, pourtant favori, n’a pas réussi  à créer l’adhésion autour de sa personne. 

 

 

Les primaires de 2011, une réussite ?

 

Si la primaire écologiste, compte-tenu du faible engouement qu’elle a suscité et du faible score  à  l’élection présidentielle d’Eva JOLY (2,31 %), ne peut pas être qualifiée de réussite, la primaire socialiste est quant à elle apparue comme un franc succès.

 

Force est de constater une importante mobilisation (2,5 millions d’électeurs puis 2,8 au second tour), synonyme incontestable de succès. Seconde réussite, la primaire socialiste a désigné le candidat vainqueur de l’élection présidentielle en la personne de François HOLLANDE.

 

Un sondage commandé par Terra Nova à OpinonWay sur le regard des Français concernant la primaire rend également compte du succès de l’exercice. Interrogés sur le principe de la primaire pour désigner le candidat PS et du PRG à l’élection présidentielle, 69 % des Français jugent que cela est une bonne chose. Ce principe fait même l’unanimité à gauche où il est approuvé par 90 % des sympathisants de gauche et 94 % des sympathisants socialistes.

 

Pour 67% des Français, la primaire citoyenne est une démarche innovante qui témoigne d’une modernité politique, ce qui a fortement contribué à susciter l’adhésion. Dès lors, pour 55%, elle a contribué à donner une bonne image du Parti Socialiste (85% des sympathisants de gauche partagent ce point de vue).

 

La campagne de la primaire est donc jugée positivement par l’opinion. Elle a joué son rôle en permettant de mieux connaître les personnalités des différents candidats (64%) ou leurs  propositions (56%). Néanmoins, l’enquête rappelle que si la primaire offre beaucoup d’avantages, elle n’est en définitive qu’une première étape dans la campagne présidentielle : bien que légitimé par la primaire, le candidat doit encore convaincre au-delà des sympathisants de gauche.

 

Enfin, 74% des Français estiment que l’organisation de primaires pour désigner le candidat d’un parti est une bonne chose pour la démocratie. Une perception qui transcende les clivages politiques puisqu’elle est accréditée tant à gauche (91%), qu’à droite (61%).

L’image positive de la primaire conduit donc, en 2011, 66 % des Français à souhaiter que les primaires s’installent durablement dans la vie politique.

 

 

La Belle Alliance Populaire 

 

Actée le 18 juin 2016 par le conseil national du PS, ces nouvelles primaires de la gauche connaissent leur lot de peines et de complications avant même le début de la campagne.

 

 

Le candidat du Front de Gauche à l’élection présidentielle de 2012, Jean-Luc MELENCHON, lance dès le début de l’année 2016 sa plateforme programmatique et son  mouvement politique censé le propulser pour l’élection présidentielle de 2017 : La France Insoumise.

 

 

En parallèle, Emmanuel MACRON entame lui aussi son ascension solitaire.

 

Le ministre de l’économie de François HOLLANDE, qui a lancé son mouvement « En Marche » dès avril 2016, annonce à l’été sa démission et officialise sa candidature à l’élection présidentielle, affirmant à son tour que la primaire ne lui paraît pas appropriée pour espérer l’emporter en 2017.

 

 

Candidat quasi-naturel à l’élection présidentielle de par sa fonction de chef d’État, François HOLLANDE est tout de même sommé par le Parti, en raison des statuts qui confèrent aux militants le choix de la désignation du candidat à l’élection présidentielle, de concourir à la primaire. A la surprise générale, il annonce, le 1er décembre 2016 dans une allocution solennelle à la télévision qu’il ne briguera pas de second mandat.

 

 

Meurtri par le quinquennat impopulaire de François HOLLANDE, le PS espérait bien profiter de cette primaire et du renoncement du Président de la République pour espérer jouer les trouble-fêtes dans le duel FILLON-LE PEN que les médias, à 6 mois de l’élection, jugent inéluctable.

 

 

A la différence de la primaire de 2011, celle de janvier 2017, renommée « La Belle Alliance Populaire » par le premier secrétaire du PS en charge de son organisation, Jean-Christophe CAMBADELLIS,  accueille plus de candidats non socialistes : Sylvia PINEL (Parti Radical de Gauche), Jean-Luc BENNAHMIAS (Front Démocrate) et François de RUGY (Parti écologiste) concourent aux côtés de l’ex-Premier ministre, Manuel VALLS, des deux frondeurs Arnaud MONTEBOURG et Benoît HAMON ainsi que de l’ancien ministre de l’Éducation : Vincent PEILLON.

 

 

Enregistrant pourtant une participation plus faible qu’en 2011 (1 650 000 électeurs pour le premier du tour et 2 millions au second), la Primaire de la Belle Alliance populaire s’est avérée particulièrement onéreuse pour le Parti Socialiste.

 

 

Candidat le plus populaire chez les cadres du Parti mais raillé par les sympathisants de gauche et les militants, Manuel VALLS (31,90%), doit céder la première place à Benoit HAMON (36,51%)  au soir du premier tour de l’élection. Dans ce duel entre ex-rocardiens, Benoît HAMON (58,69%) l’emporte finalement, décrochant ainsi l’investiture du Parti  pour l’élection présidentielle de 2017.

 

Si le Parti Socialiste est bien à l’origine du principe des primaires en France, la politiste Florence HAEGEL rappelle qu’en réalité, l’idée d’une primaire française est évoquée pour la première fois à droite dans les années 90.

 

En effet, elle est lancée en 1989 par Charles PASQUA, après les deux échecs successifs de Jacques CHIRAC (1981, 1988) puis reprise dans une motion votée par le conseil national du RPR le 5 mai 1990 stipulant que «  dans les institutions de la Ve République, c’est l’élection présidentielle qui, parmi les différents scrutins, occupe la première place. L’union de l’opposition ne pourra donc être une réalité que si des progrès sensibles sont faits dès aujourd’hui dans la préparation de cette échéance majeure. C’est pourquoi le Rassemblement pour la République estime que la mise au point d’une procédure permettant aux formations politiques de l’opposition d’apporter leur soutien à un candidat commun, désigné directement par les électeurs eux-mêmes, constitue une priorité ».

 

Cette motion ne sera guère suivi d’effets, puisque notamment en 1995, deux candidats s’affrontent au premier tour sous la même étiquette RPR : Jacques CHIRAC et Édouard BALLADUR.

 

Il faudra attendre le 7 avril 2015 que le bureau politique du RPR, en passe de devenir l’UMP le mois suivant, approuve la charte de la primaire dite de « l’alternance ».

 

De retour sur le devant de la scène politico-médiatique, l’ex-président Nicolas SARKOZY  reprend les rênes du Parti et impulse sa mue avec l’idée de s’imposer candidat naturel. Il ne peut néanmoins se soustraire à la primaire, fixée aux 20 et 27 novembre 2016.

 

Désignée comme les « primaires de la droite et du centre », elles ne sont toutefois soutenues que par Les Républicains, le Centre national des indépendants et paysans et le Parti Chrétien-Démocrate qui fournira le seul candidat non LR en la personne de son président et député, Jean-Christophe POISSON.

 

Selon un système de parrainages partisans similaire à celui qu’avait institué le Parti Socialiste en 2011,  7 candidats sont autorisés  par la Haute Autorité de la Primaire à prendre place dans les starting-blocks : François  FILLON, Alain  JUPPE, Nicolas SARKOZY, Bruno LEMAIRE, Nathalie KOSCUISKO-MORIZET, Jean Christophe POISSON et François  COPE.

 

Cette primaire est un véritable succès électoral : 4 millions de Français se déplacent au premier et au second tour, mais il apparaît qu’environ 15 % des votants seraient issus des rangs de la gauche, et se seraient mobilisés en faveur d’Alain JUPPE.

Malgré tout, à l’issue du premier tour, c’est François FILLON qui arrive en tête avec 44 % des suffrages exprimés, devant Alain JUPPE (28,56%).

 

Dès 2015, Plebiscit vous faisait part de la stratégie de longue haleine entamée par  François FILLON et annoncions que sa candidature n’était pas à prendre à la légère.

Longtemps minoré et relégué dans un rôle subalterne compte tenu du duel annoncé entre Alain JUPPE et Nicolas SARKOZY, François FILLON a envers et contre tous, su tirer son épingle du jeu pour s’imposer au premier puis au second tour des primaires, obtenant ainsi l’investiture partisane pour l’élection présidentielle de 2017.

 

Ainsi comme nous le répétons souvent « rien ne sert de courir, il faut partir à point » ! 

 

Les primaires en amont de l’élection présidentielle de 2017 ont-elles signé l’arrêt  de mort de cette expérience politique française ?

 

Pour le politologue spécialiste du Parti Socialiste et des Primaires en France, Rémi LEFEBVRE, les primaires 2016-2017 apparaissent comme un échec cuisant dès lors qu’elles n’ont envoyé ni le candidat investi par la Belle Alliance Populaire, ni le candidat issu de la Primaire de la Droite et du Centre, au second tour de l’élection présidentielle 2017.

 

Symboles de modernisme, d’inéluctable « hyper-présidentialisation » du jeu politique français et d’américanisation de celui-ci, censées réassurer la place des partis dans la vie politique française, elles ont selon lui l’effet inverse en amplifiant par ailleurs les crises partisanes.

 

Il estime qu’au PS, la primaire a servi à purger les différends politiques  intra-partisans accumulés depuis 2012 sans pour autant conduire à une réunification du parti, conjurer les scissions ou encore éviter les dissidences. Et concrètement, on se souvient bien que la victoire de Benoît HAMON a engendré une fuite massive des cadre du PS et notamment celle de Manuel VALLS qui s’étant d’abord engagé à soutenir le vainqueur de la primaire, a ensuite choisi de soutenir Emmanuel MACRON.

 

Pour LEFEVRE, à droite, cette phase de désignation n’a pas permis de jouer son rôle de testeur de l’éligibilité des candidats et de producteur du représentant le plus apte à concourir.

 

Il est vrai qu’outre ses ennuis judiciaires, la désignation du candidat FILLON via le système de primaires ne s’inscrivait pas dans la culture du chef légitime. Peu populaire chez les cadres LR, il n’a pas réussi à faire l’unanimité au sein de sa famille politique, phénomène que les révélations du Canard enchaîné auront irrémédiablement accentué.

 

Les sondages à l’épreuve des primaires 

 

Les primaires se sont révélés être un terrain d’étude de l’opinion particulièrement fragile eu égard à la difficulté de saisir les composantes effectives des électorats qui y participent. 

Ainsi, longtemps favoris des enquêtes d’opinions, Manuel VALLS et Alain JUPPE n’ont pas su transformer  l’essai dans les urnes. Dans les deux cas, les deux hommes politiques ont vu leur dynamique s’effondrer à mesure que s’approchait le scrutin.

 

L’ouverture de la désignation aux sympathisants de droite comme de gauche, n’y auront pas été pour rien. Les primaires ont pour effet de mobiliser des segments de l’électorat de gauche et de droite beaucoup plus « radicaux » que les militants des appareils partisans, avec pour effet d’écarter ces deux candidats politiquement plus modérés et consensuels.

A l’approche de l’élection présidentielle, aucune écurie politique à l’horizon n’a encore ratifié officiellement le principe d’une primaire pour investir et désigner un candidat en vue de participer à l’élection présidentielle. Néanmoins, dans certaines formations partisanes, le débat des primaires revient en force.

 

L’hebdomadaire Marianne voit dans le match pour les élections régionales, une sorte de primaire déguisée entre les trois candidats de droite les mieux armés médiatiquement pour se présenter à l’élection présidentielle : Valérie PECRESSE, Laurent WAUQUIEZ, Xavier BERTRAND.

 

Pour le maire de Nice, Christian ESTROSI, démissionnaire des Républicains, le vainqueur d’une primaire de la Droite n’aurait aucune chance de l’emporter en 2022.

 

Ce n’est pas l’avis de Bruno RETAILLEAU, Président des Républicains au Sénat, qui a annoncé que les militants et sympathisants de son parti pourront bien choisir le candidat à investir. Affaire à suivre …

 

Europe Ecologie-Les Verts pourrait aussi avoir à trancher en interne entre son secrétaire général, Yannick JADOT, et le maire de Grenoble, Eric PIOLLE. Dans ce duel annoncé, l’ex numéro 2 du parti Sandrine ROUSSEAU pourrait jouer les trublions. 

 

Une chose est sûre, l’expérience avortée de LaPrimaire.org de 2017 reverra bien le jour à l’aune des présidentielles de 2022. Cette initiative citoyenne et participative offrant sur une plateforme numérique la possibilité à tous de se porter candidat ou de le choisir, annonce sur son site Internet sa réouverture prochaine.

 

Elle sera doublée de « La Primaire Populaire » qui se dit elle aussi être « une initiative citoyenne indépendante des partis politiques » et veut « permettre aux citoyens et citoyennes de faire émerger une candidature de rassemblement, gagnante, autour d’un projet écologique, démocratique et social ». 

Fort de son expérience, Plebiscit s’est donné pour mission d’accompagner les hommes et les femmes désireux de tenter l’aventure politique. Plus de 500 candidats et candidates nous ont déjà fait confiance et près de 70 % d’entre ont été récompensés de leurs efforts par la victoire, alors pourquoi pas vous ?

 

L’analyse électorale est ici un atout : en prenant en compte plusieurs cycles électoraux sur une circonscription ou un électorat donné, l’analyse objective le choix des candidats comme des priorités du programme. Reste qu’elle prend du temps et exige un certain savoir-faire. Pourquoi ne pas la confier à des experts ?

 

Les supports  de communication doivent, pour une primaire, être choisis avec le plus grand soin pour permettre le meilleur coût/efficacité possible. Déjà entrées dans l’ère du digital, les campagnes électorales pourraient confirmer une tendance lourde : celle de la campagne en ligne.

Le site internet est la vitrine incontournable de tout candidat, mais la communication digitale, en particulier politique, ne s’improvise pas et nécessite de former son équipe et de savoir l’informer utilement.

De même pour la vidéo, qui bien réalisée et livrée au moment opportun, peut convaincre une partie de votre électorat. Et petit nouveau qui s’impose peu à peu, le podcast fait ses preuves et a bien des adeptes.

 

Plebiscit est à même de vous conseiller, tant en ce qui concerne la conception que la réalisation de vos supports, qu’ils soient imprimés ou digitalisés.

 

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En 2021, Plebiscit a élargi sa gamme en proposant Jevotedimanche.fr et JourdeVote, permettant respectivement de gérer l’offre et la demande de procurations et de faire remonter les résultats du scrutin bureau de vote par bureau de vote, sans besoin d’attendre la communication officielle de la préfecture.

 

Dans le cas des primaires qui sont organisées en interne, sans le soutien logistique de l’Etat, ces 2 outils sont de réels facilitateurs ! 

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