Primaires républicaines : le plébiscite du Président sortant

Alors que les primaires démocrates battent leur plein et que la concurrence se fait toujours aussi rude après plusieurs semaines de campagne, les primaires républicaines se font beaucoup plus discrètes.

Et pour cause, Donald Trump, le président sortant, est assuré de l’emporter, n’ayant que des opposants de forme pour permettre le lancement de sa campagne pour des élections générales.

Pour autant, la campagne des primaires républicaines peut parfois s’éloigner de son but recherché. En l’occurrence, les premières primaires indiquent que certains candidats parviennent à obtenir des scores honorables face à D. Trump. Enfin, puisque le résultat des primaires semble évident, il est important d’essayer de qualifier la participation des électeurs républicains.

Le précédent des primaires républicaines de 2016

Le déroulé des primaires de 2016 indique que cette primo-élection est parfois sujette à des surprises de taille et permet d’anticiper plusieurs facteurs lors des élections générales suivantes.

À rebours de la grande majorité des analyses politiques et des sondages Donald Trump, avec son style outrancier et sa rhétorique nationaliste, parvient à s’imposer face à des cadors de l’establishment républicain. Peu prise au sérieux au début de la campagne, la candidature de celui qui deviendra Président des États-Unis témoigne pourtant très rapidement d’une possibilité de victoire assez nette. Le secret ? Reprendre des électeurs abstentionnistes en jouant sur la fibre nationaliste et la doctrine « America First » et utiliser les réseaux sociaux pour faire passer des messages très percutants et quasiment personnalisés en exploitant les données en ligne.  

Donald Trump gagne ainsi dans plusieurs États de « la ceinture de la rouille » (Rust Bell), États qu’il gagnera de nouveau lors des élections générales lui permettant, en partie, de l’emporter face à H. Clinton.

La menace Bill Weld

Le gouverneur du Massachusetts, en manque de notoriété sur le plan national, mène une campagne qu’il sait perdue d’avance.

Il est parvenu à prendre un délégué dans l’Iowa et à obtenir 9 % des suffrages et des sondages le donnent à 14 % dans le Massachusetts.

Il se positionne comme un modéré capable de gagner dans un État démocrate avec plus de 70 % des suffrages. Il estime par ailleurs qu’il en va de son « devoir moral » d’offrir une opportunité aux électeurs républicains face à Trump.

Malgré cette candidature, Donald Trump aborde les primaires comme une formalité, à juste titre tant la victoire lui semble assurée pour atteindre le nombre de délégués requis.

Un autre élément est de bon augure pour les élections générales à venir. Alors que D. Trump n’a de rivaux sur le papier, la mobilisation et l’enthousiasme de son camp sont très forts.

Les primaires : répétition générale avant l’élection de novembre

Comme l’explique Alex ISENSTADT de Politico, Donald Trump reprend déjà ses habitudes qui l’ont fait gagner en 2016. Il encourage ses fervents supporters à aller voter pour une démonstration de force face aux démocrates, dont les primaires sont bien plus concurrentielles et donc plus médiatisées.

En usant lors de meetings et d’attaques personnifiées envers les caciques du parti démocrate, mais aussi contre les minorités, les médias, voire même certains pays rivaux, le Président entretient une spirale de violence politique à travers les réseaux sociaux.

La recette fonctionne : 31 000 voix obtenues en Iowa quand B. Obama en obtenait 25 000 en 2012, pour sa campagne de réélection. Dans le New Hampshire, l’écart est encore plus important puisque le Président sortant reçoit 129 696 votes, plus du double des totaux de G. Bush et B. Obama.

Donald Trump semble certain de gagner les élections générales et estime que l’objectif des démocrates est de l’éjecter du pouvoir à tous prix. Il dénonce ainsi la mise en accusation dont le procès très médiatisé a finalement abouti à un acquittement.

Cette rhétorique très violente face aux démocrates laisse cependant place à une plus grande incertitude, évoquée par plusieurs commentateurs de la situation politique aux États-Unis : en décrédibilisant ses opposants politiques et en estimant être le seul à pouvoir garder le pouvoir, acceptera-t-il le résultat des urnes en novembre prochain ? 

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