Europe : à droite toute !
Pays-Bas, Hongrie, France, Autriche, Pologne, Allemagne ou Italie : l’extrême-droite s’impose peu à peu comme une force politique incontournable en Europe.
L’Autriche, bis repetita
Une tendance amorcée au début du siècle, avec notamment l’entrée de Jörg HAIDER, leader du parti d’extrême-droite FPÖ, dans la coalition gouvernementale autrichienne en 2000, déclenchant alors un tollé partout en Europe.
Presque 20 ans plus tard, le FPÖ revient au gouvernement et décroche des portefeuilles influents tels que l’Intérieur ou la Défense mais l’indignation n’est plus de mise. Donald TUSK, président polonais du Conseil européen, affirme par exemple croire au « rôle constructif et pro-européen » que jouera le nouveau gouvernement autrichien dans l’Union européenne (UE). On l’espère, d’autant plus que l’Autriche prendra la présidence de l’Union européenne le 1er juillet 2018 pour 6 mois !
Mais l’Autriche n’est pas la seule dans ce cas : une dizaine de coalitions comprenant des partis d’extrême-droite se sont formées ces dernières années dans l’UE, avec des succès variables.
Ailleurs, des succès variables …
Aux Pays-Bas par exemple, le PVV de Geert WILDERS a fait partie du gouvernement de Mark RUTTE pendant 2 ans, avant de connaître une véritable déroute électorale puis de revenir en force aux législatives de 2017.
En Allemagne, le NPD (parti nationaliste) menacé plusieurs fois de dissolution, a réussi à obtenir des sièges au Parlement européen en 2014 et l’AfD a réalisé un score historique aux législatives de septembre 2017, obtenant 90 sièges au Parlement.
En France, malgré une défaite cuisante au second tour de la présidentielle, le Front national a confirmé sa place dans le paysage et la vie politiques français. Le choc du 21 avril est bien loin, à tel point qu’aujourd’hui les observateurs sont surpris lorsque ce parti ne parvient pas à se hisser au second tour de scrutin.
…et quelques « poches de résistance »
En Irlande, l’extrême-droite est inexistante. En Espagne, au Portugal, les électeurs se tournent bien plus facilement vers l’extrême-gauche que vers l’extrême-droite. Au Luxembourg, en Slovénie, à Malte, elle peine à émerger.
Alors que faire ?
Bouc-émissaire des partis d’extrême-droite qui obtiennent souvent de bons scores aux élections européennes, l’UE reste un rempart à la montée des populismes du fait même des valeurs d’union et de paix qui la fondent.
La promouvoir, dénoncer les contre-vérités et les arguments simplistes des partis d’extrême-droite à son égard, démystifier le travail au sein des institutions européennes, … autant de pistes pour celles et ceux qui craignent déjà qu’une vague extrémiste n’emporte les prochaines élections européennes de 2019.