Communication politique sous Macron : de l’art du recyclage !
En termes de communication politique, Emmanuel Macron finit son mandat comme il l’avait commencé : en s’inspirant de François Mitterrand !
Ce quinquennat macronien sous le signe du « en même temps », l’aura vraiment été sous toutes ses coutures y compris sur le plan de la communication politique ! Bien sûr, on le sait « aujourd’hui, on n’invente plus rien », mais quand même ! Après s’être largement inspiré d’Obama pour sa campagne électorale, de VGE pendant l’exercice de son mandat, nous voulions vous rappeler en quoi Emmanuel Macron à « emprunter » aussi à François Mitterrand…
Le couronnement mitterrandien au Louvre le 7 mai 2017.
Les plus jeunes militants d’En Marche ! n’ont sans doute pas vu le clin d’œil. Pour tous les autres, il était évident. En marchant seul sur l’esplanade du Louvre pendant plusieurs minutes l’air grave, le nouveau président s’est très largement inspiré de la première cérémonie d’intronisation de François Mitterrand. Le 21 mai 1981, neuf jour après sa victoire, le socialiste s’était extrait de la foule des soutiens qui l’entouraient pour rejoindre le parvis du Panthéon, seul, une rose à la main, au son de l’Hymne à la joie de Beethoven, l’hymne européen.
Point de Panthéon ni de rose ce dimanche 7 mai 2017 pour Emmanuel Macron. Ce dernier a en revanche repris l’idée de la déambulation solennelle et solitaire ainsi que celle de l’Hymne à la joie. Et c’est juste à côté de la pyramide du Louvre, un monument voulu par l’ancien président et inauguré par ce dernier en 1989, qu’il a rejoint ses militants pour leur adresser un discours légèrement plus improvisé que celui déroulé en début de soirée depuis son QG.
Fin de mandat… pour mieux préparer le suivant : Génération Macron !
Fin 1987, le président convoque pour le petit-déjeuner Jacques Séguéla, celui qui est à l’origine de « La force tranquille », l’affiche de sa campagne victorieuse de 1981. Mitterrand lui explique qu’il voudrait une affiche qui puisse être la sienne mais aussi celle de Michel Rocard, tout comme il avait demandé aux pontes du PS une campagne « réversible ».
Ne pouvant donc ni indiquer ni montrer le candidat, le publicitaire doit trouver un stratagème, imaginer un titre rassembleur qui puisse servir à Mitterrand mais à Rocard également. Promesse tenue : l’affiche, qui montre la main d’un adulte tenir celle d’un bébé (Lola Séguéla, la propre fille du publicitaire) exprime à la fois « l’idée d’une filiation pour une nouvelle étape – s’il est candidat – ou un passage de témoin – s’il ne l’est pas ». Vous connaissez la suite.
Sur les réseaux, il y a quelques jours, à commencer à fleurir une affiche sur la maison commune, cette entité-mouvement qui aura pour mission d’accompagner Macron dans sa réélection. Le Président n’est pas (encore) candidat à sa succession. 34 ans auparavant, Mitterrand ne l’ai pas non plus avant d’être réélu en 1988 pour un second mandat !