Les élections municipales de 2020 en France

Les municipales 2020 s’installent dans le calendrier comme le grand rendez-vous de mid-term du quinquennat Macron. Elles seront un baromètre politique. Elles seront aussi un test pour plusieurs tendances observées lors des dernières élections : les maires dans ces élections municipales 2020 résisteront-ils à la tentation dégagiste ? Les étiquettes des partis politiques valent-elles encore quelque chose ? Quel sera l’impact du non-cumul ? Les municipales 2020 seront les premières élections post non-cumul. Cela peut conduire les élus à prendre davantage leur distance avec les appareils. 

Quand un maire souhaitait devenir député-maire, il considérait l’investiture de son parti comme essentielle. Aujourd’hui, une carrière politique peut se construire sans que celle-ci soit vraiment nécessaire. L’élu local qui siégeait à l’Assemblée Nationale pouvait se voir interpeller sur son vote pour ou contre le budget, ce qui l’obligeait à une forme de discipline partisane. Ce lien va se disloquer. La fin du cumul va contribuer à la dépolitisation de la campagne.

DES ÉLUS INÉGALEMENT FORMÉS À L’EXERCICE DES MANDATS

Notre enquête révèle en premier lieu des socialisations inégales à l’exercice des mandats. Celles-ci ne s’atténuent pas en recourant aux stages de formation car ils demeurent peu accessibles, malgré la volonté des élus de se former.

CONTINUER DE DONNER ENVIE AUX MAIRES

Le malaise et le découragement des élus municipaux sont réels et profonds. Selon le ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, environ un millier de maires ont démissionné depuis les dernières élections municipales de 2014, soit une hausse de près d’un tiers par rapport à l’ensemble de la mandature précédente. Pas moins de 153 démissions auraient été enregistrées au cours du premier semestre 2018. Parmi les motifs de découragement des élus, plusieurs reviennent avec insistance :
  • la réduction des moyens humains et financiers des communes, conséquence de la baisse des concours financiers de l’État et de la réduction du nombre d’emplois aidés ;
  • les regroupements forcés de communes dans de vastes établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, au sein desquels beaucoup de maires ont le sentiment que leur voix ne porte plus, et le transfert obligatoire d’un nombre croissant de compétences à ces établissements ;
  • la complexité paralysante des normes et le contrôle parfois inutilement tatillon des services de l’État ;
  • les insuffisances du statut de l’élu et la difficulté de concilier l’exercice de fonctions électives avec la vie familiale et professionnelle.
Pourtant, les initiatives se multiplient sur le terrain pour rendre son dynamisme à l’institution communale, grâce à la création de communes nouvelles à la réorganisation interne des groupements intercommunaux pour renforcer l’action de proximité, ou encore à la diversification des modalités de la participation citoyenne (conseils citoyens, forums, budgets participatifs, etc.).

UN ÉCHELON D’ADMINISTRATION FONDAMENTAL

La commune n’est pas seulement l’un des socles de la démocratie française, elle reste aussi un échelon d’administration fondamental – l’un ne va pas sans l’autre.

 

Depuis la loi NOTRe du 7 août 2015, les communes sont les seules collectivités territoriales dotées d’une compétence générale, ce qui leur permet de jouer pleinement leur rôle de proximité au service des habitants. Elles restent également attributaires de nombreuses compétences spéciales, notamment en milieu rural (action sociale, sport, culture, urbanisme, logement, voirie, etc.). Quant au maire, il est à la fois l’organe exécutif de la commune, l’unique autorité de police municipale et le représentant de l’État dans la commune, doté à ce titre des qualités d’officier de l’état civil et d’officier de police judiciaire.

Le maire est d’ailleurs l’élu auquel les Français accordent le plus volontiers leur confiance, et de très loin.

En mars 2008, les élections municipales s’étaient soldées par une nette victoire de la gauche, exprimant un fort vote sanction contre le président Sarkozy et le gouvernement Fillon, aux affaires depuis neuf mois. Cette dynamique avait porté la gauche à son plus haut niveau historique en termes de mairies depuis les municipales de 1977 : à l’issue des élections de 2008, elle se retrouvait à la tête de 53 % des villes de plus de 9 000 habitants, contre 63 % en 1977 (506 villes). Au sein de la gauche, le mouvement avait quasi exclusivement profité au PS, qui s’était imposé comme le principal réceptacle du mécontentement des électeurs. Ainsi, à la veille des élections des élections de mars 2014, le PS dirigeait 70 % des mairies de plus de 30 000 habitants détenues par la gauche, contre 67 % à l’issue des municipales de 1977, 52 % à l’issue des municipales de 1983, 58 % après celles de 1989, 55 % après les municipales de 1995 et 62 % après les municipales de 2001.

 

À l’issue du premier tour des élections de 2014, les premiers signes d’une sanction de grande ampleur avaient été perceptibles. Parmi les 1052 villes, 485 équipes avaient été élues dès le premier tour (dont 19 % conduites par l’UMP et 12 % par le PS). Les basculements à gauche s’étaient limités à 7 villes (Saint-Égrève, Bruges, Vire, Saint-Just-Saint-Rambert, Seclin, Le Portel et Maxeville) contre 35 villes pour la droite, ces changements intervenant majoritairement dans les villes de moins de 30 000 habitants, où l’offre électorale était moins dense. Les listes de droite étaient néanmoins parvenues à conquérir cinq villes de plus de 30 000 habitants, dont deux à gauche depuis 1983 (Niort et L’Haÿ-les-Roses).

Les trois autres villes qui avaient basculé à droite étaient Poissy, Chalon-sur-Saône et Clamart.

 

Mais surtout, le taux de reconduction des mairies sortantes laissait apparaître un net déséquilibre entre la gauche et la droite : la droite (UMP et UD) avait pu conserver 53 % de ses mairies sortantes, contre seulement 16 % à gauche (SOC, UG, COM). Résultat, sur les 567 villes de plus de 9 000 habitants qui restaient en jeu, 362 étaient détenues par la gauche contre 205 pour la droite. À la veille du second tour, la gauche était particulièrement exposée au mécontentement des électeurs.

 

À l’issue du second tour, le bilan est implacable : les élections municipales de 2014 marquent un revers retentissant de la gauche qui perd 196 municipalités de plus de 9 000 habitants, dont 60 de plus de 30 000 habitants. L’ampleur des basculements touche avant tout les listes sortantes d’Union de la gauche (- 99 municipalités), du Parti socialiste (- 48) et les listes d’Union de la droite (- 55). Ce dernier résultat doit être lu au regard des jeux d’étiquette. En effet, un certain nombre de listes élues sous l’étiquette « Majorité » en 2008 se sont représentées en 2014 sous l’étiquette UMP et non Union de la droite. Au final, les listes UMP et UD réalisent un gain net de 163 municipalités.

 

Si la gauche perd un nombre significatif de villes de 9 à 30 000 habitants (136 communes), l’ampleur du phénomène est encore plus impressionnante pour la strate des villes de 30 à 100 000 habitants. En effet, lorsque la gauche gagne deux municipalités (Douai et Avignon) sur la droite, la droite en conquiert cinquante (dont des villes ancrées à gauche depuis plusieurs décennies comme Aubagne, Charleville-Mézières ou Pau).

Le bilan au sein des villes de plus de 100 000 habitants est tout aussi cruel pour la gauche, et notamment pour le PS. Excepté le cas de Montreuil, qui passe d’EELV au PCF, les pertes sont toutes essuyées par le PS, que ce soit vers des socialistes dissidents (Montpellier), vers EELV (Grenoble), vers l’UDI (Amiens), mais surtout vers l’UMP (Caen, Toulouse, Tours, Saint-Étienne, Angers, Reims, Limoges et Argenteuil). Le mouvement touche aussi bien ses bastions historiques (Limoges et Roubaix) que ses conquêtes plus récentes (Caen, Toulouse et Reims). Les victoires à Paris et Lyon ne sont pas l’arbre qui cache la forêt, comme lors des élections municipales de 2001 : elles sont plutôt la bouée de sauvetage qui fait la différence entre une débâcle et un cataclysme.

 

Pour la première fois de l’histoire des élections municipales, le nombre de duels au second tour ne concernait que 33 % des scrutins. Ainsi, dans 381 municipalités, le nombre de listes ayant atteint au moins 10 % des voix au 1er tour a débouché sur 305 triangulaires, 74 quadrangulaires et 2 quinquangulaires. Face à cette situation inédite, la répartition des gains et pertes de villes ne révèle pas de distorsions politiques flagrantes. Globalement, la droite domine toutes les situations de second tour dans un ordre de grandeur semblable quel que soit le niveau de strate de population. En revanche, si l’on tient compte de l’ordre d’arrivée au premier tour, on observe que le PS gagne 25 villes lors de triangulaires alors qu’il arrivait en tête au premier tour dans 42 municipalités, soit un taux de déperdition de 40 %. Les listes d’Union de la gauche enregistrent un taux de déperdition de 21 %

(53 villes gagnées pour 67 ballottages favorables), 18 % pour les listes UMP, seulement 5 % pour les listes d’Union de la droite (54 villes gagnées pour 57 ballottages favorables) et 43 % pour les listes FN.

 

À la veille du second tour, l’existence d’une dynamique de sanction contre le Parti socialiste ne faisait plus de doute. Seule subsistait une interrogation sur son ampleur, avec le souvenir des élections municipales de 1983 en arrière-plan. La comparaison historique ne laisse planer aucun doute : la vague de 2014 est nettement plus puissante.

 

Le solde négatif de 162 villes de plus de 9 000 habitants est un record historique, qui dépasse de très loin le reflux de 78 villes enregistré en 1983. Il est également bien au-delà d’un simple mouvement de balancier à la suite de la nette victoire de 2008. Au fond, l’ampleur du mouvement en faveur de la droite n’a qu’un seul précédent depuis le début de la Cinquième République : la victoire écrasante de la gauche lors des municipales de 1977, celles de l’Union de la gauche.

 

Finalement, pour la première fois depuis l’accession de la gauche aux responsabilités nationales en 1981, la gauche ne contrôle plus que 38 % des villes de plus de 9 000 habitants et 34 % des villes de plus de 30 000 habitants. Le paysage politique local subit un bouleversement impressionnant.

Alors qu’Emmanuel Macron est quelque peu chahuté dans les sondages d’opinion, la République en marche, son parti, pourrait à nouveau triompher lors des prochaines élections. Une nouvelle enquête Harris Interactive pour La Chaîne parlementaire-Assemblée nationale démontre que La République en marche fait figure de favori dans le cadre des municipales, prévues en 2020. Selon ce nouveau sondage, 27% des 1 674 personnes interrogées, entre le 22 mai et le 7 juin dans les communes de plus de 10 000 habitants, disent vouloir voter pour une liste LaRem-MoDem. 19% pour une liste du Parti socialiste et Europe-Ecologie les Verts. 18% pour Les Républicains. Le Rassemblement national de Marine Le Pen est à 13%. La coalition La France insoumise-Parti communiste se situe à 9%. L’Union des démocrates indépendants et Debout la France plafonnent tous les deux à 5%. 29% des personnes interrogées estiment qu’un maire LaRem-MoDem serait plutôt une bonne chose. 25% s’il s’agissait d’un maire LR. 22% pour un élu socialiste. 18% des personnes interrogées estiment qu’un maire France Insoumise ou communiste serait une bonne chose. Et 16% pour un maire Rassemblement national. Les thèmes plébiscités par les Français pour la campagne des élections municipales ont également été étudiés dans ce sondage. Selon 43% des sondés, la sécurité des biens et des personnes sera la thématique qui comptera le plus dans leur vote. Les impôts locaux suivent avec 41%, les dépenses de la municipalité (32%), la qualité des services publics (28%), la préservation de l’environnement (28%), les aménagements urbains (26%). Les autres sujets et les préoccupations au cœur du vote sont, pour les personnes interrogées, la promotion du développement économique et de l’emploi (23%), les services sociaux (22%), la propreté (22%), les transports en commun (19%), la circulation et le stationnement (19%), le logement (18%), la participation des citoyens aux décisions (15%), l’aide au maintien et à l’installation de commerces (12%) l’animation, les activités culturelles et sportives (11%) et les activités scolaires et périscolaires. Ce sondage favorable pour le parti présidentiel de La République en marche va donc officiellement lancer la campagne pour les élections municipales de 2020 et redonner le sourire au président de la République. Cette étude encourageante pour La République en marche pourrait également servir de levier dans le cadre des élections européennes de 2019.

Les équipes de Plebiscit et Previoo sont déjà engagées auprès de plusieurs candidats conseillers départementaux, que ce soit à l’échelle du groupe entier au niveau du département ou sur des missions de conseil individuel.

Il est évident que malgré toutes les inconnues qui subsistent, l’organisation et l’anticipation demeurent les maîtres-mots de toute campagne électorale. Comme le conclue la fable de La Fontaine, rien ne sert de courir, il faut partir à point ! Commencer à préparer sa stratégie de campagne pour les élections départementales de 2021 dès la fin de l’année 2020 permet de travailler très en amont sur le terrain, en toute efficacité.

Un exemple, sous forme de cas d’étude, de nos services aux binômes de candidats et aux groupes politiques dans le cadre de ces prochaines élections :

– En termes de conseil, nos consultants en communication et stratégie politiques se basent à la fois sur l’analyse du socle électoral de chaque canton sur un cycle de plusieurs élections (des départementales de 2015 jusqu’aux municipales de 2020), en affinant jusqu’au niveau du bureau de vote ; ainsi que sur un entretien approfondi avec le candidat tête de liste et son directeur de campagne.
Dans ce cadre, nos consultants s’engagent à l’exclusivité sur toute la circonscription électorale et, comme chaque situation de conseil, à la plus grande confidentialité.

– En termes d’accompagnement terrain, nous offrons à la fois la possibilité de former vos soutiens, militants et équipes restreintes de campagne sur des situations très concrètes (porte-à-porte, tractage, organisation de meetings de campagne) ; et un outil pour leur faciliter la tâche : PREVIOO, notre logiciel de campagne 100% en ligne et 100% français. Les candidats aux élections départementales et régionales de 2021 bénéficieront d’ailleurs de la version 2.0 de notre logiciel, au design plus fluide mais toujours avec les options qui ont fait son succès : liste de tous vos électeurs, création de missions ciblées pour vos militants (porte-à-porte, collage d’affiches, …), possibilité d’éditer les mains courantes des comptes de campagne chaque jour, coffre-fort numérique et agenda pour voir les dates-clés. Tout cela de manière personnalisée puisque chaque membre de l’équipe bénéficie de son propre accès.

– En termes de supports de communication, enfin, notre équipes de graphistes, motion designers, web designers et développeurs, secondés par un réseau de photographes et vidéastes sur toute la France nous permet de couvrir chaque aspect de la campagne électorale. Des supports officiels relevant de l’art. R39 du code électoral (affiches A1 et A3, bulletins de vote et professions de foi ou circulaires), aux vidéos de soutiens et au désormais inévitable site internet, nos équipes de graphistes sauront trouver le ton et les couleurs qui ressemblent à chaque candidat et mettront à profit leur expérience en matière de communication politique, acquise au travers des multiples élections politique, professionnelles et syndicales auxquelles ils ont participé depuis 2013.
Basées à Paris, Lyon et La Rochelle, opérant sur toute la France métropolitaine et l’Outre-Mer (La Réunion, Guadeloupe), nos consultants en communication politique sont des experts de terrain qui savent se rendre disponible à tout moment pour vous aider à gérer vos relations presse et développer votre audience parmi vos futurs électeurs.

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